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Son nom est associé à un monument du féminisme, pièce jouée dans le monde entier depuis sa création à Broadway il y a presque trente ans. Comme le Misanthrope ou l’Avare, les Monologues du vagin sont entrées dans le langage courant, synonyme d’un féminisme décomplexée, sincère, s’adressant au plus grand nombre. Son autrice, l’Américaine Eve Ensler, aujourd’hui âgée de 70 ans, se fait désormais appeler V. Une seule lettre comme pour alléger une vie marquée par la douleur, surmonter une souffrance endurée dès le plus jeune âge. Dans son autobiographie récemment publiée, Faire face : une vie de passion et de lutte (Denoël), V livre un récit intime et politique. «Pendant des années, j’ai vécu comme si je n’avais pas de corps. Le mien était un terrain conquis, un lieu qui avait été pillé et vaincu dès le tout début.» Alors qu’elle est à peine âgée de 5 ans, son père abuse d’elle, inceste qui durera cinq années.
Un texte qui marque une génération de femmes
Cheveux blonds et courts décolorés en bataille, piercing au coin des lèvres, V est une survivante. C’est par l’écriture, en partant de la partie la plus enfouie de son être, qu’elle enta