«Quand ils veulent analyser les rapports sociaux, la plupart des sociologues vont à l’usine ou dans les quartiers populaires. La plage n’est toujours pas considérée comme un objet de recherche légitime», nous expliquait Jennifer Bidet il y a quelques années. Vacances au bled, le livre issu de sa thèse qui vient de paraître aux éditions Raisons d’agir, prouve au contraire qu’on peut trouver des trésors, en termes d’analyse des rapports humains, sur le sable… Pendant plusieurs années, la sociologue a suivi des jeunes adultes nés en France de parents algériens durant leurs «vacances au bled», sur les plages donc, mais aussi dans les cafés de Sétif ou les maisons familiales construites, années après années, par leurs parents émigrés.
Elle a aussi longuement échangé à leur retour en France, a feuilleté les albums des photos de famille, a évoqué les souvenirs d’enfance. «Que signifie être algérien, quand on a toujours vécu en France et qu’on a gardé avec ce pays un lien indirect, réactivé à l’occasion de courts séjours sur place ?» s’interroge-t-elle. Le lien entre ces Franco-Algériens et le pays de leurs parents n’est pas rompu, au contraire :