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Entretien

Valentin Guéry : «Les JO célèbrent un nationalisme ouvert, loin de celui du RN»

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JO Paris 2024dossier
Les Jeux olympiques ont exalté la fierté nationale des Français, autour de leurs nombreux champions. Mais, pour le sociologue spécialisé dans les liens entre politique et sport, ce chauvinisme exalte une conception large de la nation, qui est très difficile à récupérer par les partis politiques.
L'équipe de France après avoir remporté le combat pour la médaille d'or par équipes mixtes de judo face au Japon, à Paris, le 3 août 2024. (Jack Guez/AFP)
par Noé Megel
publié le 7 août 2024 à 17h32
(mis à jour le 9 août 2024 à 14h38)

La Marseillaise aura rarement autant résonné dans les stades français, et les Français ont été exceptionnellement fiers de porter le drapeau tricolore sur leurs joues ou autour des épaules. Est-ce le signe d’un regain de nationalisme français, dont pourrait s’emparer le Rassemblement national ? Selon Valentin Guéry, maître de conférences en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) à l’université Paris-Nanterre, et spécialisé dans les liens entre les espaces sportif et politique, cette ferveur patriotique s’inscrit plutôt dans le cadre d’une «parenthèse enchantée» déconnectée de la politique partisane.

Sur X, le chercheur et député LFI Arnaud Saint-Martin a regretté une «couverture chauviniste des JO», contraire à «l’idéal international porté par l’olympisme» du service public. Partagez-vous son point de vue ?

C’est un tweet assez intéressant dans la mesure où il rentre en résonance avec des analyses réalisées par des chercheurs. C’est ce que le philosophe et sociologue du sport, Gunter Gebauer appelle le «nouveau nationalisme sportif», dans la mesure où les Jeux olympiques sont un affrontement teinté de fortes colorations nationales, voire national