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Libération
Entretien

Valentine Zuber : «Entre liberté d’expression et respect du religieux, la marge de manœuvre est étroite»

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Au Danemark, un projet de loi sanctionnant les dégradations de textes religieux est en cours d’examen au Parlement. L’historienne spécialiste de la laïcité et des droits de l’homme en analyse les implications et rappelle la nécessité de définir des limites à la liberté d’expression, pour qu’elle puisse cohabiter avec la liberté de culte.
Le politicien d'extrême droite Rasmus Paludan brûle un exemplaire du Coran devant l'ambassade de Turquie à Copenhague, le vendredi 27 janvier 2023. (Olafur Steinar Rye Gestsson/Ritzau Scanpix. AFP)
publié le 14 novembre 2023 à 8h04

Une amende et jusqu’à deux ans de prison pour quiconque brûlera ou dégradera publiquement un texte sacré : c’est ce que prévoit un projet de loi initialement présenté par le gouvernement danois le 1er septembre dernier. Cette décision survient après plusieurs autodafés du Coran par des extrémistes de droite cet été au Danemark et en Suède, déclenchant menaces terroristes et vives tensions avec certains pays musulmans, l’Irak et la Turquie en tête.

Des voix s’élèvent depuis, au Danemark et ailleurs, pour dénoncer une entrave à la liberté d’expression – Charlie Hebdo a notamment appelé à réagir contre ce «rétablissement» d’un «délit de blasphème “moyenâgeux”». Fin septembre, plus de 500 artistes et intellectuels danois ont également signé une pétit