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Législatives

Vincent Tiberj sur l’abstention : «Les citoyens dans leur ensemble sont bien moins droitisés que les seuls électeurs»

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Selon le sociologue, l’abstention, majoritaire dans toutes les classes d’âges actives, n’est plus le fruit d’un désintérêt pour la politique ou d’un faible niveau de diplôme. Elle est plutôt le fait d’une population exigeante, plus tolérante mais qui sait aussi se mobiliser.
A Miniac-Morvan, en Bretagne, le 10 juin 2024. (Quentin Bonadé-Vernault/Libération)
publié le 17 juin 2024 à 7h23

Une société française qui se droitise à l’extrême, anti-immigrés, fermée à la diversité. Cette lecture du résultat des élections européennes 2024, marquée par la percée historique du RN, est fondée sur les votes exprimés. Mais c’est oublier que la grande gagnante de ces élections reste l’abstention, pointe le sociologue Vincent Tiberj, professeur à Sciences-Po Bordeaux et coauteur de Citoyens et partis après 2022, Eloignement, fragmentations (PUF, mai 2024). Une majorité silencieuse loin d’être dépolitisée et qui, notamment dans les générations récentes, est bien plus tolérante et sensible aux valeurs portées par la gauche. Un appel au barrage républicain émanant d’une gauche forte sur ces sujets (inégalités, climat et diversité) pourrait mobiliser