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Interview

Yanis Varoufakis : «Le NFP n’a pas dit aux Français que leur programme impliquait un conflit avec l’UE»

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L’ancien ministre des Finances grec, qui publie «les Nouveaux Serfs de l’économie», pose un regard mordant sur la gauche française dans une Union européenne de plus en plus assujettie aux propriétaires des big tech. Selon lui, ces derniers «enchaînent nos esprits et empoisonnent les démocraties».
L’économiste Yanis Varoufakis à Paris, le 18 septembre. (Mathias Benguigui/Libération)
publié le 4 octobre 2024 à 16h10

«Le capitalisme est mort. Bienvenue dans le technoféodalisme», annonce Yanis Varoufakis dans le sous-titre de son dernier livre, les Nouveaux Serfs de l’économie (éd. Les liens qui libèrent), traduit en 28 langues. L’économiste grec est de retour à Paris pour le présenter, près de dix ans après avoir été ministre des Finances du gouvernement Tsípras en pleine crise économique et financière. Cette figure de la gauche radicale, qui se définit comme un marxiste libertaire, n’a plus de mandats électoraux en son pays, il a perdu aux dernières législatives grecques et aux européennes. Il continue de porter son regard critique sur la vie politique et économique européenne.

Que pensez-vous de la crise politique que traverse la France, avec la nomination d’un Premier ministre issu d’un parti qui ne compte que 47 députés à l’Assemblée ?

C’est le reflet de l’instabilité de la situation politique française au sein d’une Union européenne dont les règles ne sont plus tenables. Les spécificités de ce jeu d’échecs politique sont très tristes. Emmanuel Macron va entrer dans l’histoire en laissant ouverte la po