Lutter sans fin contre un virus, déplorer la crise sociale et économique en cours, s’empailler sur des polémiques idéologiques à visées électorales : dans son dernier essai Faire avec. Conflits, coalitions, contagions (1), l’essayiste Yves Citton pose la question qui nous sortirait de ces multiples impasses. Comment nous battre contre ce qui nous détruit en cessant de nous battre entre nous ? Le défi du présent est bien celui-ci : «Faire face à la casse sociale» et à la «casse de nos milieux de vie», dit-il. Affronter aussi les prochains conflits, toujours plus nombreux. Mettant au feu «l’ancienne politique polémique», le professeur de littérature et médias à l’université Paris-VIII hybride les réponses, convoque écrivains, philosophes de la nature ou des minorités, pour emprunter le chemin inverse des logiques guerrières actuelles. Au lieu de designer constamment des ennemis, ne serait-il pas plus judicieux d’apprendre à «faire avec» comme l’annonce le titre de son essai ? Dans la nature, il s’agirait de vivre avec le moustique ou la mauvaise herbe au lieu de tant vouloir les éradiquer. Face au vivant et à ses fragilités multiples, Yves Citton prône l’humilité et un soupçon de sagesse. «Faire avec ce qu’on a sous la main, selon l’attitude du bricoleur plutôt que de l’ingénieur.» Utopie supplémentaire ou nouvel horizon politique ?
Il y a un an, on rêvait d’un monde d’après. Ce qui se profile semble ressembler furieusement à ce que