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Libération
Critique

Trois lascars à l'hosto

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Jamel (Debbouze), Eric et Ramzy dynamitent «H», la plus convaincante des sitcoms produites par Canal.
publié le 24 octobre 1998 à 12h32

«Inspirées des américains, mais à la française.» Voilà l'acte de foi qui préside à l'arrivée sur nos écrans des sitcoms de Canal +. Le gag, c'est que c'est une bande de rebeus et un renoi qui réussit cette synthèse schizo et emporte le morceau. S'il y a une chose à retenir de l'aventure sitcom de la chaîne cryptée, où le jeunisme et l'esprit potache sont devenus un label, c'est que la nouvelle génération qui débarque dans la télé de papa a poussé sur le terreau des banlieues. C'est le cas de Jamel Debbouze, qui vit toujours à Trappes, hâbleur obsessionnel sévissant sur Radio Nova et à Nulle Part ailleurs. Quant à Eric & Ramzy, leur duo comique fait bel et bien son beurre de la «contre-culture des cités», qui fait tant de morts de rire. Les «ôteurs» en herbe qui, en France, rêvent depuis un bail de faire de la sitcom sont tous «mesmérisés» par l'Amérique de Friends, Seinfeld, Spin City et consorts. On n'a pas oublié non plus le choc extatique que fut, pour une poignée de spectateurs JUB (jeunes, urbains et branchés), la découverte d'Absolutely Fabulous, délire exceptionnel de la Britannique Jennifer Saunders. Aucune des trois sitcoms de Canal n'arrive au niveau du gros orteil de leurs modèles anglo-saxons. Constat prévisible: on ne s'invente pas en trois secondes une nouvelle culture. Mais l'intention de Canal +, qui consiste à rompre avec la niaiserie cynique d'Hélène et les garçons d'AB Production, suffit déjà à excuser les cafouillages.

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