Les Américains viennent de Hollywood pour chercher à comprendre les raisons du succès de ses séries adolescentes. Lui, il improvise des musiques au piano et écrit son 2 500e scénario entre les repas. Depuis une bonne dizaine d'années, il vit dans le sillage d'Hélène. Il est riche, apparemment heureux et pas tout à fait niais. Il s'appelle Jean-Luc Azoulay. Sous le pseudonyme de Jean-François Porry, il est la moitié littéraire du duo AB (Azoulay-Berda) et le papa d'Hélène et les garçons, le feuilleton français, plus exactement la sitcom, dont la parenté génialement imbécile avec les meilleurs films teenage d'Eric Rohmer (presque 80 ans) n'est plus à démontrer. Mais ses vrais modèles, il n'osera jamais l'avouer, ce sont les Samuel Goldwyn, David O. Selznick ou Aaron Spelling, petits commerçants de l'imaginaire qui ont inventé Hollywood. Il fallait l'audace d'un petit juif de Sétif pour vendre au peuple de France Premiers baisers ou les Filles d'à côté, toutes ces histoires 100% aryennes dans lesquelles des blondes immaculées chantent des refrains idiots qui poursuivent les téléspectateurs sous la douche. La mélodie, assure cet Oriental qui raffole de compilations yé-yé, la chanson, tout part de là. Après avoir secondé Carlos auprès de Sylvie Vartan pendant quatre ans tout en poursuivant ses études de médecine, le jeune Azoulay devient à son tour secrétaire de la chanteuse quand Carlos décide de se lancer dans le show-biz: «Dix ans avec Sylvie entre 1966 et 1976, les tournées a
Portrait
Label Hélène
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par Louis Skorecki
publié le 18 novembre 1998 à 14h33
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