Instagram Franco de porno
On ne se lasse jamais de James Franco. L'acteur américain n'en finit jamais dans la surenchère de sa propre personnalité expansive, jouant avec les codes de la culture gay, se montrant sur Instagram avec d'adorables chatons, s'attifant n'importe comment au cinéma ou ailleurs, et s'improvisant artiste contemporain ou étudiant en lettres. Ou acteur porno. Sur son compte Instagram, mercredi, le comédien a posé torse nu en bas de survêtement, enlaçant Keegan Allen, vu dans la série Pretty Little Liars. Les deux étaient sur le tournage de King Cobra, de Justin Kelly (avec qui Franco a tourné I Am Michael). Le long métrage s'inspire de la vie de Bryan Kocis, fondateur du studio porno gay Cobra Video connu pour ses films de twinks et découvreur de Brent Corrigan (pour les connaisseurs), qui fut tué en 2007 par deux escort boys. Dans cette embrassade, dont on a l'impression qu'elle vient après une séance de baise, Franco est le plus habillé du duo, mais on remarque que tous deux portent des slips (des jockstraps ?) de la marque Nasty Pig («sale cochon»). Sur le site de la griffe, on découvre un catalogue entier : pantalons moulants, chaussettes fluo, draps en caoutchouc, grenouillères pour adultes avec fentes à l'arrière. Au train où vont les choses, on imagine bientôt James Franco affublé de toute la panoplie Nasty Pig. C. Gh.
Clip Drake, entrechats et loup
Perle iconique de la semaine, le dernier clip du rappeur canadien Drake, Hotline Bling, ne demandait qu'à être parodié à l'envi dans des gifs animés montrant le candidat démocrate Bernie Sanders ou le nain de Twin Peaks en pleins déhanchés. On y voit le chanteur pris de convulsions se dandiner sur des pas de salsa et de hip-hop, se tortillant plein cadre dans un décor de néons kaléidoscopiques fortement inspiré de l'œuvre du plasticien américain James Turrell, le tout entrecoupé de plans aguicheurs sur des jeunes femmes galbées. Ces entrechats convulsifs à l'amateurisme savamment mis en scène ont attisé pléthore de théories sur le Net (gavotte, boléro ou vieil oncle libidineux à une bar-mitsvah ?) et fait grimper les ventes de col roulé. Bref, une opération de com virale menée du bon pied. C.Ga.
Graphisme French kiff
«I am Tom, a French award winning Art Director living in London. I have worked on a range of creative projects over the past ten years.» C’est ainsi que sur son site se présente Tom Le French, designer et producteur de musique. Entre ses projets commerciaux, il trouve le temps de s’amuser, et sa dernière lubie consiste à reprendre quelques pochettes d’albums de groupes ou artistes fameux et de les passer au crible de la «Frenchification». Le Parklife de Blur devient «Vie de Parc» du groupe Flou, Destroyer de Kiss se transforme en «Destructeur» de «Bisou», tandis que le rêveur Boards of Canada est traduit par un plus strict «Planches du Canada». Ce n’est jamais que l’application d’une règle déjà ancienne qui veut qu’au Québec tous les titres de films, en particulier américains, soient traduits ou francisés en vertu d’une lutte contre l’hégémonie linguistique anglo-saxonne. Ce qui nous vaut des trucs savoureux comme Folies de graduation (American Pie), le Commando des bâtards pour Inglourious Basterds, le Pouilleux Millionnaire (Slumdog Millionaire) ou Ferrovipathes (Trainspotting, Danny Boyle est particulièrement gâté)…
On peut à l'infini s'amuser à ce genre de translation linguistique avec la pochette de «Mémoire vive» du groupe à succès «Idiot voyou». Ce qui est troublant, c'est à quel point la dimension démystifiante de la traduction opère aussi au niveau de l'image qu'elle déshabille en quelque sorte de son apparat d'origine, comme si on avait mis une robe cheap à une fille (ou à un garçon) d'ordinaire bien habillé(e). D.P.
Série Lady Gaga, la goule de l’emploi
Un regain d'activité frénétique a été constaté le 7 octobre sur les réseaux sociaux à la diffusion du dernier pilote de la série d'épouvante de Ryan Murphy (également auteur du récent Scream Queens), American Horror Story. Irregardable comme les précédentes, la cinquième saison, baptisée «Hotel», intègre à son cheptel de freaks la plus ardente représentante mainstream de la tribu : Lady Gaga. La chanteuse y est à sa place en comtesse débauchée régnant sur un palace hanté et s'y révèle plutôt bonne comédienne. Noblesse gantée en voilette noire et diamants, elle se mue la nuit tombée en goule cocaïnomane forniquant compulsivement dans des giclées de sang. Comme dans un clip de Lady Gaga, justement, tant la série qui se vautre sans ironie dans une surenchère de racolage pop semble avoir digéré la grammaire de la chanteuse transformiste. C.Ga.
Clip Un Weeknd en réalité virtuelle
Fin mai, sortait le morceau The Hills du chanteur canadien The Weeknd. Le musicien de 25 ans apparaissait dans le clip au milieu d'une rue où venait de se dérouler un accident de voiture. La chanson vient d'être remixée avec l'intervention d'Eminem et se voit à nouveau clippée. Tournée en haute définition à la GoPro, réalisée par Nabil, un proche de The Weeknd, la vidéo nous plonge, toujours avec le chanteur à dreadlocks, dans un parking. Il titube, marche difficilement. Mais surtout, en haut de l'écran, un curseur permet de promener son œil dans la scène, de se déplacer à 360 degrés. Au fond du décor, une voiture explosée et en feu, les flammes formant des oiseaux qu'on peut essayer de frôler. L'application au clip de la «Virtual Reality Experience» en est encore à un stade assez balbutiant, limité par l'aspect linéaire de la vidéo - un jeune homme qui marche -, mais promet d'excitants bouleversements en matière de vidéo musicale. C.Gh.