L’expression a été usée jusqu’à la corde : l’adoption est un véritable «parcours du combattant» pour les aspirants parents. Mais si on cherchait à voir plus loin ? C’est ce que fait brillamment ce documentaire, qui nous plonge dans les enjeux diplomatiques sous-jacents à l’adoption internationale. Ceausescu en son temps s’en servait comme d’un moyen de pression face à un François Mitterrand fustigeant les droits de l’homme en Roumanie, le dictateur bloquant les processus d’adoption de dizaines d’enfants par des familles françaises. La Corée du Nord a accusé sa voisine du Sud d’être incapable de s’occuper de ses enfants en les faisant adopter à l’étranger, une attaque qui a rejailli sur l’opinion publique et poussé Séoul à changer sa prise en charge des orphelins. Au fil des ans, et notamment depuis la convention de La Haye, en 1993, le nombre d’enfants à adopter à l’international a fortement chuté. Pas les demandes. Les pays d’origine ont donc maintenant la main, décidant des nations dignes de recevoir leurs enfants ou non. L’adoption internationale est devenue un marqueur de l’entente diplomatique. D’où l’intérêt pour les pays d’accueil de tisser des liens de confiance avec les pays d’origine.
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