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Libération
Critique

Tapis rouge pour Bond

par
publié le 15 novembre 2015 à 18h16

Daniel Craig reprend le costume de Bond et galvanise le héros de Fleming dans cette adaptation du premier tome écrit en 1953.

Ce qu'en pensait «Libé» à sa sortie : «Dès le générique, illustré dans la tradition, l'action est là, tout en violence rentrée, tenant en une partie de poker planétaire corsetée. L'enjeu idem : le sort du monde est dans les mains de Bond. Les nerfs, les morts et la naissance en prime. Ian Fleming, agent au petit pied (armé d'un stylo à cyanure), joua lui-même en 1941 une telle partie au baccara visant à ruiner un groupe nazi à Lisbonne. Il se coucha, Bond relance. Le Chiffre, qu'il défie, vaut bien quelques SS, et fait la paire avec l'espion de Sa Majesté. Les dialogues, métaphysiques, codés, avec lui ou M (Judi Dench), sont dans le ton. On s'en languissait depuis Connery, blasonnant la jaquette Plon 60 de référence. De Roger Moore, amicalement minivagué en descente d'Ivanhoé, au 000 colonial épongé Pierce Brosnan, en passant par le 0 pointé Timothy Dalton sans compter l'invisible Lazenby, le revoilà en forme. Bon pied bon œil, smok, atemi, Martini, Craig est le Bond de la refondation : le rebond. Casino Royale signe l'acte de renaissance.