Menu
Libération
Critique

Toujours notre Dada

Publié le 14/02/2016 à 18h16

On dit que Dada est mort à 7 ans, après une naissance joyeuse et bordélique dans un café zurichois en 1916, au beau milieu de la Première Guerre mondiale. Dada, ce cri de révolte contre une société capable d’engendrer de tels conflits. Dada, deux syllabes identiques, compréhensibles dans n’importe quelle langue mais ayant à chaque fois une signification différente, qui ont révolutionné l’art. La force du documentaire de Régine Abadia est de montrer combien ce mouvement a été vivant. Et continue de l’être. Car Dada, c’est d’abord une attitude, un état d’esprit, l’envie de s’attaquer aux fondements de la société en la déstabilisant, en la provoquant, en détruisant les symboles, en disloquant le langage… S’il y a eu autant de manifestes que de dadaïstes, ce mouvement a été l’un des premiers à se propager par tous les moyens de communication de masse possibles, notamment les revues, qui avaient beaucoup de succès à l’époque, se créant un réseau mondial bien avant Internet. Et si l’on considère que la magie s’est éteinte à compter de 1923, chaque dadaïste reprenant sa route, on devrait toujours avoir son impertinence et sa fantaisie dans un coin de notre tête.

A voir sur Libération.fr,«World Wide Dada»