Attention, alerte à toutes les patrouilles, la case Infrarouge de France 2 vient d'être prise en flagrant délit de documentaire intelligent sur la police, évitant tous les poncifs du genre (à savoir être embedded avec la BAC d'une station balnéaire).
Pour cela, François Chilowicz et Anne Bettenfeld ont posé leurs caméras au PC du commissariat de Toulouse où arrivent les appels à Police secours. Nuit après nuit (y compris celle de Noël «ils sont tous bourrés, au secours»), on vit les petites et parfois tragiques histoires à travers la gestion de ces appels par les policiers. Ceux qui sont en première ligne pour gérer l'urgence et y répondre au mieux, avec parfois les moyens du bord : bastons générales, différends familiaux, ivresses, violences, cambriolages, agressions… Mais aussi les appels d'insulte («on est en galère, on a besoin de ta chatte») ou encore ceux qui ont juste besoin de parler à quelqu'un. Le dispositif de tournage est simple (gros plans et bons micros) mais ultra-efficace. Pas besoin d'en rajouter. C'est souvent drôle, de temps en temps désespéré, comme cet homme qui a besoin qu'on le canalise parce qu'il va faire une connerie : «Je suis mal, j'ai envie de baiser une femme là.»