Arte continue d'explorer les formats courts d'animation. Après les biographies hilarantes en stop motion (Tout est vrai) et la BD préhistorique (Silex and the City), c'est le monde de l'intérim qui est scruté de près avec Salaire net et monde de brutes. Encore une fois, c'est bien vu sur le fond et sur la forme. Deux victimes expiatoires, toujours fauchées, Seb et Elise (voix de Jérémie Elkaïm et Valérie Donzelli), testent tous les petits boulots possibles : téléopérateurs «roses», livreurs de pizzas, assistants de blogueuse de mode, acteurs pour enfants, testeurs d'aliments … Le scénario est immuable : à chaque fois qu'ils doivent racler les fonds de tiroir, leur agence d'intérim les appelle - par la voix de Marianne James - pour leur proposer les - petits - boulots de leurs rêves qui vont se transformer en cauchemars drôles ou absurdes. Des cauchemars bien réels, puisque tout est basé sur des histoires vraies nées sur un blog de Libération. Tout cela dresse un portrait doux-amer du monde du travail au moment où la réforme El Khomri peine à convaincre, notamment les plus précaires. Chaque épisode se termine par un chiffre : le taux horaire réel du petit métier exploré. Retour douloureux à ce monde de brutes.
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