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Libération
Critique

Le plus parfait des Noël

publié le 25 décembre 2016 à 18h31

Pour les scénaristes, un téléfilm de Noël, c’est comme un œuf au plat, c’est inratable. Il vous faut une héroïne jolie mais pas trop sexy. Elle est habitée par une joie de vivre et une légèreté virevoltante malgré les coups de destin qui s’acharne contre elle (on la voit se casser la gueule dans la rue mais se relever avec le sourire). Elle a une vie amoureuse catastrophique ou inexistante (sa mère ou sa sœur s’en inquiète). Elle vient de se faire virer de son boulot mais son rêve, c’est de lancer son entreprise de cupcakes. Elle va rencontrer un homme qui doit avoir le physique d’un mannequin pour sous-vêtements (on le verra torse nu au moins une fois) alors qu’il est cadre supérieur. Il travaille beaucoup (il porte un costard et ouvre des portes de salles de réunion) et s’est déconnecté de son enfant intérieur (il n’a pas mis de sapin dans son bureau qui surplombe l’immensité de la jungle urbaine). Son drame personnel : il a perdu l’esprit de Noël - après le décès de son épouse, de ses parents ou de ses grands-parents. Le générique devra être écrit en police Lucida ou Mistral. Votre histoire devra comporter un élément surnaturel (ange gardien, lutin, père ou mère Noël) et une chorale en tenue à la Dickens qui entonne un chant de Noël dans un kiosque à musique en bois. Il ne reste plus qu’à vous régaler !