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Libération
Critique

Pas cap mais d’épée

publié le 23 janvier 2017 à 18h06

C'est l'histoire de trois chevaliers pas doués, en plus d'être égocentriques et malhonnêtes, qui partent à l'aventure avec pour seul objectif de devenir les stars du royaume grâce au réseau social de l'époque : les pigeons (et un ménestrel prénommé Ryan). Sur leur chemin, ils rencontreront créatures sadomaso, licornes tatouées, hippies fripons et autres syndicalistes médiévaux imaginés par les internautes eux-mêmes en amont de la série. Malgré un démarrage un peu laborieux, à mettre sur le compte du format ultracourt un brin frustrant (chaque épisode dure trois minutes), Pigeons & Dragons trouve son rythme de croisière en prenant le temps d'explorer - et d'exploiter - chacun des univers sophistiqués où évoluent Godefroy, Francis et Maurice. Une fois les arcs narratifs installés, nous voilà pris au piège des cliffhangers et retournements de situation, captivé jusqu'au trentième et ultime épisode par l'épopée de nos paladins. On retrouve, dans cette série animée en stop-motion, le goût pour l'absurde et les bons mots de Nicolas Rendu, et la créativité déjà à l'œuvre dans son programme court pédago-poilant Tout est vrai (ou presque). Un plaisir pour les yeux des petits et des grands, qu'il vaut mieux dévorer d'une traite comme un film épique.