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Libération
Amériques (5/6)

L’œil collé à Coney Island

Tout l’été, «Libé» décline le thème du continent à travers le regard de 30 photographes émergents. Aujourd’hui, le travail de Donato Di Camillo sur les plages à l’extrême sud de Brooklyn, à New York.
(Photo Donato Di Camillo)
publié le 2 août 2017 à 17h06

Enfant tumultueux de Brooklyn, Donato Di Camillo, fils d'immigrés italiens, rêvait déjà d'aventures en feuilletant National Geographic et Life. Exclu de l'école à 16 ans, il est placé dans différentes institutions, puis purge une peine dans une prison fédérale de Virginie. Derrière les murs, sa fascination pour l'univers des magazines ne fait que croître. Il dévore les livres de Bruce Gilden et de William Klein, aiguise son regard, projette l'achat d'un appareil photo.

A sa sortie, en 2012, l’autodidacte choisit dans un premier temps de photographier son intérieur, des détails, des plantes, des insectes, avant de passer à la photographie de rue. Il concentre alors son regard sur les gens des plages de Coney Island. Un périmètre qu’ il scrute et immortalise au quotidien, en permanence au contact d’une population multiethnique qui se laisse cadrer sans gêne.

Dans la série intitulée «Beach Body Bingo», la rencontre est primordiale et détermine le cadre photographique. «Pour capturer un beau portrait, on dit qu'il faut connaître son sujet», dit Donato Di Camillo. Ses plans sont instinctifs, ses portraits à cru percutants, les détails des corps tatoués loin des stéréotypes : il obtient des tableaux quasi sociologiques. Dans son élément naturel, Di Camillo documente la dynamique humaine de cette Amérique-là et en donne une saisissante vision.

A voir sur Libé.fr : un diaporama de ces photos.

Donato di Camillo

47 ans, vit et travaille à Staten Island (New York). Série «Beach Body Bingo»,