Il fallait qu'un collectif de photographes suisses soit invité en résidence au festival Planche(s) contact à Deauville, par Laura Serani, sa nouvelle directrice artistique, pour nous offrir ces images truculentes. Dans la ligne droite de leur match visuel entre la Suisse et le reste du monde qui a donné lieu, en 2010, au livre Switzerland vs. The World, les quatre photographes de Riverboom récidivent et mettent en images la compète culturelle entre Deauville et Trouville-sur-Mer. Une gare commune, deux mondes. Pour réaliser leur méfait, nos Helvètes ont explosé les règles en passant de l'autre côté de la Touques, la rivière qui sépare les deux villes. Ce festival a pour originalité d'exposer uniquement des travaux réalisés en résidence et strictement sur le territoire de Deauville. Alors que la plupart des photographes s'efforcent de ne pas tomber dans les clichés de la ville balnéaire, le collectif s'est, au contraire, plongé dedans avec délectation. Pour Laura Serani «il fallait une approche ludique et ironique pour dédramatiser l'éternelle petite bagarre» entre celle qui se veut cité touristique internationale de prestige et celle qui cultive son image de village de pêcheur convivial. De l'humour suisse sur la côte normande pour réconcilier les âmes.
Série «Et au milieu coule la rivière», festival Planche(s) contact, à Deauville du 19 octobre au 5 janvier 2020.
Riverboom collectif suisse de 5 membres, dont 4 photographes.