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«The Eddy», fuite de jazz

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Pour sa première série, Damien Chazelle se téléporte dans le Paris du jazz contemporain au gré d’une fiction policière moins convaincante que les belles séquences musicales qu’il s’accorde.
«The Eddy» réalisé par Damien Chazellepour les deux premiers épisodes, puis par Houda Benyamina, Laïla Marrakchi, Alan Poul. (Photo Netflix)
publié le 8 mai 2020 à 18h16

Initiée par le musicien américain Glen Ballard (grosse pointure connue pour avoir conçu l’album Jagged Little Pill d’Alanis Morissette et quelques morceaux phares de Michael Jackson au cours des années 90), The Eddy est aussi la première incursion de Damien Chazelle (Lalaland, First man…) dans le monde de la série. On comprend très bien ce qui a pu attirer le wonderboy franco-américain de 35 ans vers un tel projet : la possibilité de lier ses deux passions, la Nouvelle Vague française et le jazz américain ; celle aussi de filmer des appartements parisiens aux parquets qui craquent comme chez Philippe Garrel et des sessions musicales comme chez Clint Eastwood (Bird, Honkytonk Man).

Chazelle n'a réalisé que les deux premiers épisodes, se succèdent ensuite Houda Benyamina (Divines), Laïla Marrakchi (Rock the Casbah, le Bureau des légendes) et Alan Poul (réalisateur de nombreux épisodes de séries américaines, de Six Feet Under à The Newsroom). La visée chorale est donc autant derrière que devant la caméra dans cet objet polyglotte où chaque épisode resserre sur un personnage, et où l'on parle, presque à égalité, l'anglais, le français, l'arabe et même le polonais. On y suit une sorte de course existentielle d'Elliot, ex-jazzman new-yorkais à succès qui a arrêté de jouer après la mort de son fils et s'est installé à Paris pour y ouvrir un club de jazz, The Eddy, avec son associé Farid (Tahar Rahim).

Scooter.