A la galerie Christophe Gaillard, on voyage à Bab el-Oued, Brasília ou Chandigarh, avec des photographies anciennes de Stéphane Couturier, mais aussi ses dernières séries, «Melting Point» et «Nouveaux Constructeurs», dont certaines images ont été réalisées à Sète, lors d’une résidence. Se concentrant toujours sur l’architecture et le paysage urbain, en une époque mondialisée et avide de nouvelles constructions, le photographe a peu à peu transformé le constat d’une bétonisation exaltée - voir ses ahurissantes vues frontales d’immeubles à Séoul (2003) - en une géométrie abstraite, inspirée par la peinture cubiste, celle de Fernand Léger notamment.
Aidé par la retouche numérique, le lauréat du prix Niépce (2003) a inventé de nouvelles perspectives, non pas dépravées, mais cérébrales, dentellières et musicales. Ce qui pourrait relever du pur jeu formel, trouve, dans l’espace blanc de Christophe Gaillard, un équilibre semblable à une chorégraphie sur le fil. Stéphane Couturier fait danser l’architecture avec une grande maîtrise photographique.