«Il y a des hommes de pouvoir qui se permettent tout et qui doivent être écartés de l’entreprise parce qu’ils font du mal aux femmes. Et il y a autour d’eux un système global qui cautionne ces comportements et les protège en empêchant tout recours. Un système qui rend impuissant parce que de toute façon, les jeux vidéo, c’est fun, on rigole, on peut tout faire, tout dire, car rien n’est grave.» Quelques jours après que le frémissement d’un mouvement #MeToo dans le jeu vidéo ne rattrape le fleuron français Ubisoft, et qu’une douzaine de managers très haut placés se voient accusés de harcèlements ou d’agressions sexuelles, les mots que nous confie une ancienne salariée tranchent avec le mail outré du PDG, Yves Guillemot, envoyé aux 15 000 salariés du groupe : «Je suis profondément affecté par ce que je lis et entends depuis quelques jours. Je tiens à exprimer ma profonde solidarité à toutes les personnes qui ont été directement blessées et vous assure que je suivrai personnellement chacune des situations signalées. Ces agissements sont en contradiction totale avec nos valeurs et avec ce que je souhaite pour Ubisoft.»
Les allégations qui se concentraient quelques heures plus tôt sur les studios américains, canadiens et allemands d'Ubisoft se rapprochent soudain du siège du géant du jeu vidéo, à Montreuil, près de Paris. On apprend tout juste, selon le site Bloomberg, la mise à pied de Tommy François, vice-président de l'équipe éditoriale,