Pour assister au dernier échange significatif entre la BBC et le service public français, il faut remonter à presque trente ans, au début des années 90, quand FR3 balançait de bon matin, en période de vacances scolaires, les épisodes de séries anglaises historiques - Monty Python’s Flying Circus, Fawlty Towers, One Foot in the Grave - en version originale sous-titrée, avec les indispensables préambules d’Alex Taylor, qui expliquait avec un sourire triangulaire les jeux de mots intraduisibles et références acrobatiques de chaque épisode. Now that, ladies and gentlemen, is vacances apprenantes. Le contact ne sera bien sûr jamais totalement rompu par la suite, mais il se fera plus irrégulier et parfois bien tardif - on se souviendra d’Absolutely Fabulous, débarquée sur Arte en 1998, la bataille quasi terminée, ou plus récemment de Sherlock Holmes ou Peaky Blinders, annoncés comme des événements alors que tout Internet leur était déjà passé dessus. Avec le streaming, la multiplication des canaux de diffusion et l’explosion des coproductions internationales, les cartes ont été redistribuées sans ménagement et les meilleures séries BBC de ces dernières années (Fleabag, Years and Years, I May Destroy You) ont, en France, été diffusées soit sur les plateformes, soit sur les chaînes payantes, soit pas du tout.

Obsédé par les batraciens
L’arrivée la semaine dernière sur Arte.tv d’une demi-douzaine de productions BBC i