Avec son casting scintillant de stars féminines (Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Laura Dern, Shailene Woodley, Zoë Kravitz), devant et derrière la caméra (Witherspoon et Kidman productrices), la première saison de Big Little Lies donnait le la de l’ère #MeToo, six mois avant l’affaire Weinstein. D’abord par sa conception même, pensée comme une reprise en main par des femmes d’une industrie globalement régie par des hommes, mais aussi par les thématiques abordées dans l’histoire.
Nous voici propulsés dans une communauté huppée de Californie du Nord, battue par les vents et les marées, dominée par une nature sauvage, où tout le monde vit dans des villas démentes mais où, derrière les verres fumés des lunettes siglées et les vérandas high-tech, coulent bien des larmes muettes.
Entre le soap de début d'après-midi et le drame psychologique, sous la plume toujours alerte de David E. Kelley (Ally McBeal, The Practice), cinq femmes se soudent contre plusieurs prédateurs masculins de leur entourage, du plus «banal» au plus démoniaque.
Tout cela ne les empêche d’ailleurs pas de rester d’exemplaires pétasses californiennes (Laura Dern et Reese Witherspoon s’en donnent à cœur joie dans ce créneau) et de vivre dans certaines séquences qui ressemblent à des pubs pour smartphone new age. Bref, entre séduction publicitaire et affects puissants ressassés dans la houle de l’océan Pacifique, est-il utile de préciser que voici là le genre de cocktail rêvé pour une fin d’année compliquée ?