Pensée à partir de la riche collection photographique de la BNF, «Noir et Blanc» regroupe quelque 400 clichés, œuvres de plus de 200 photographes. «Libération» a invité 18 d’entre eux à s’exprimer sur cette technique, la façon dont ils l’abordent et s’emploient à la réinventer encore et toujours. D’origines, de générations et d’approches très diverses, ils nous parlent de l’éternelle actualité du noir et blanc, ses puissances expressives et son devenir, à une époque toute de pixels versicolores où il n’a plus rien de l’exercice imposé aux pionniers de leur art.
«C’est ma langue maternelle»
Michael Ackerman né en 1967
Membre de l’Agence VU, l’Américain, installé à Varsovie, porte sur les villes qu’il photographie en promeneur solitaire (Varanasi, Berlin, New York, Cracovie…) un regard expressionniste au clair-obscur granuleux.
«Pourquoi le noir et blanc ? Depuis de nombreuses années, lorsque je présente mes photos, on me pose cette question. C’est comme si je vous demandais : pourquoi parlez-vous français ? Le travail que nous faisons n’est pas une question de langue, ni de support. Quand j’ai appris la photographie à 18 ans, on m’a enseigné les bases du noir et blanc - l’exposition de la pellicule, le développement, la réalisation d’une épreuve. Le noir et blanc est ma langue maternelle, et je l’utilise toujours parce que j’ai l’impression de ne pas avoir exprimé tout ce que je peux avec elle. Il y a encore beaucoup à apprendre.
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«Bien sûr, mes yeux travaillent en couleur, mais si j’essaie de voir une image que je veux faire, j’imagin