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Portrait

Gerry Adams, le révolutionnaire

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publié le 30 mars 2007 à 6h55

Gerry Adams, le révolutionnaire

Il a été le député le plus haï du Royaume-Uni, jusqu'à être interdit d'antenne par la loi. Pour contourner la censure, les médias britanniques devaient faire doubler sa voix par un acteur. A 56 ans, l'ancien paria a droit à l'éloge vibrant de Tony Blair, qui salue en lui «l'un des plus remarquables exemples de leadership vus en politique». Etonnante trajectoire pour ce barman de profession, entré à l'IRA, l'Armée républicaine irlandaise, dès la fin de l'adolescence. Interné à deux reprises, il passe quatre ans et demi derrière les barreaux. Il n'a que 23 ans quand le gouvernement britannique le juge suffisamment important au sein du groupe clandestin pour le sortir de sa prison, le conduire à Londres et entamer avec lui des négociations secrètes. En 1983, il prend la présidence de Sinn Féin, la façade politique du mouvement. La même année, il est élu au Parlement de Westminster, mais ne siège pas du fait de son refus de prêter serment à une «reine anglaise». C'est la politique «du fusil dans une main et du bulletin de vote dans l'autre». Longtemps, il sera accusé de double langage. Mais ce pragmatique va jouer un rôle clé pour convaincre les républicains de renoncer à la lutte armée et de se reconvertir dans la politique.

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C'est à Ian Paisley que cet enfant de Falls Road, le quartier catholique de Belfast-Ouest, doit son baptême du feu. Il avait treize ans lorsque le révérend avait tenté, à la tête d'un cortè

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