Amman envoyé spécial
Il n'y a pas une seule guerre en Irak, mais... quatre. Début février, Robert Gates, le nouveau ministre américain de la Défense, le reconnaissait lui-même : «Il y a quatre guerres en cours : une est chiites contre chiites, surtout dans le Sud. La deuxième est intercommunautaire, surtout à Bagdad mais pas seulement. La troisième vient d'insurgés [sunnites et chiites, ndlr]. La quatrième, d'Al-Qaeda.»
Massacres. Quatre ans après leur entrée en Irak, les armées américaines sont donc obligées de se battre sur quatre fronts, directement lorsqu'elles font face à la guérilla sunnite, parfois chiite, ou aux combattants d'Al-Qaeda ; indirectement lorsqu'elles s'emploient à empêcher des massacres entre sunnites et chiites et les affrontements répétés entre les principales milices chiites. L'ancienne Mésopotamie est donc plongée dans le plus profond des chaos.
Le dernier rapport de l'ONU, publié le 16 janvier, le montre bien : en 2006, 34 452 civils ont été tués et 36 685 blessés dans les violences, principalement interreligieuses. Des chiffres peut-être en deçà de la réalité (1).
L'Irak est aujourd'hui largement soumis à la loi des groupes armés sunnites innombrables et désunis qui tiennent des districts ; des milices chiites qui contrôlent des villes entières et ont largement infiltré le ministère de l'Intérieur, d'où viennent les escadrons de la mort ; sans parler des gangs de toutes sortes, qui kidnappent et rançonnent sans vergogne.
De son côté