Menu
Libération

Trois jours à la dérive

Article réservé aux abonnés
Leur navire a coulé en Méditerranée. 27 émigrants ont survécu accrochés à un filet à thons, avant d'être recueillis en Sicile.
publié le 29 mai 2007 à 8h00

Pendant plus de trois jours, ils ont dérivé dans les eaux libyennes, accrochés aux structures métalliques d'une cage circulaire d'élevage de thons d'une trentaine de mètres de diamètre. «Des bateaux de pêche s'approchaient et faisaient semblant de ne pas nous voir, l'un est même arrivé tout près puis il s'est éloigné, nous laissant à notre destin, dès qu'il a vu que nous étions des immigrants clandestins», a raconté Robert, Nigérian, un des vingt-sept naufragés finalement sauvés par le patrouilleur italien Orione et emmenés dans l'île sicilienne de Lampedusa.

«Ces immigrants sont tous des hommes adultes et on ne nous a signalé aucun problème particulier de santé», a affirmé un porte-parole de la capitainerie du port de Palerme. Selon les témoignages recueillis par le quotidien laRepubblica tous ­ pour la plupart des Africains de l'ouest ­ étaient partis du port libyen d'Al Zuara. «Nous avions payé le prix convenu et nous devions arriver sur les côtes siciliennes mais au bout de vingt-quatre heures, le moteur est tombé en panne et le bateau a commencé à dériver», explique un Ghanéen. Alors que leur bateau de fortune commençait à sombrer, ils ont trouvé cette cage à thons, qui fut finalement prise en remorque par un remorqueur maltais. Celui-là leur a néanmoins interdit de trouver refuge à bord. Les autorités de La Valette refusent systématiquement le débarquement des clandestins sauvés en mer, craignant un flot de réfugiés sur leur pet