Au G8 comme au Conseil de sécurité de l'ONU, le dossier du Kosovo est au coeur d'une partie de bras de fer entre les occidentaux et Moscou, opposé à l'indépendance de cette province du sud de la Serbie peuplée en majorité d'Albanais de souche. Le texte de la résolution proposée par Washington, Londres et Paris sur le «statut définitif» du Kosovo évite de mentionner explicitement le mot «indépendance». C'est pourtant bien de cela qu'il s'agit avec la référence au rapport de l'envoyé spécial des Nations unies, l'ancien président finlandais Marti Ahtissari, qui préconise «un statut d'indépendance initialement sous supervision de la communauté internationale», à ses yeux «seule option possible pour un Kosovo politiquement stable et économiquement viable». Mais l'indépendance même «sous tutelle» risque de rallumer des tensions régionales. Quant au maintien du statu quo actuel, il est encore plus lourd de risques.
Suspens. Le casse-tête reste donc entier huit ans après l'instauration d'un protectorat international et le retrait des forces de Belgrade. Washington et les Européens de l'Otan engagés dans la guerre contre la Serbie de Slobodan Milosevic avaient préféré à l'époque laisser en suspens la question la plus épineuse, celle du statut définitif du Kosovo. Les Albanais de souche, qui représentent désormais plus de 90 % des quelque deux millions d'habitants, exigent l'indépendance, alors que les Serbes veulent le