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Libération

La culture française est-elle vraiment morte ?

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«Time Magazine», l'hebdomadaire américain, annonce en une la «mort de la culture française». Quatre personnalités réagissent pour «Libération».
publié le 29 novembre 2007 à 1h45

«La mort de la culture française» : c'est le titre de couverture du dernier numéro de Time Magazine, édition européenne (1). Notre confrère américain nous voit mal barrés et met au défi ses lecteurs de citer comme ça, au débotté, le nom d'un artiste français vivant d'importance mondiale. Euh. Johnny Hallyday ?

«Le pays de Proust, Monet, Piaf et Truffaut a perdu son statut de superpuissance culturelle», est l'incipit de cet avis de décès. Suivent six pages serrées qu'on pourrait difficilement qualifier de complaisantes à notre égard. Résumons : si la culture française est toujours bien vivante, elle est désormais incapable de s'exporter. Rien de majeur dans le cinéma depuis la nouvelle nague, rien d'énorme en littérature depuis le nouveau roman, etc. 30 % des romans lus en France seraient traduits de l'anglais, tandis qu'à peine une douzaine de fictions françaises trouveraient chaque année un débouché américain.

L'auteur de l'article, Donald Morrison, fait une lecture très politique de cette supposée atonie, la mettant notamment sur le compte d'un système trop dirigiste et subventionné. Air connu. Le couplet de Sarkozy sur la «démocratisation» de la culture plaît bien à Time, et la culture de mécénat que Christine Albanel tente de transférer du domaine de Versailles (qu'elle présidait) à la rue de Valois (siège de son ministère) le séduit plus encore.

Cette charge pourrait n'être que cocasse si certaines des critiques ne touchaient juste, parfois : no