Faites vos jeux, rien ne va plus. Aujourd'hui, à 13 h 15, au siège parisien du cabinet d'avocats Clifford Chance, Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), abat ses cartes. C'est en effet ce vendredi qu'est lancé l'appel d'offres pour les droits télé des quatre prochaines saisons de Ligue 1 (L1). Jusqu'à l'attribution des droits début janvier, l'ambiance risque d'être électrique tant les acteurs du PAF (paysage audiovisuel et footballistique) sont à la limite du bourre-pif.
L'enjeu : que vaut, au sens financier du terme, le championnat de France de foot ? Actuellement, 600 millions d'euros par saison. Soit ce que débourse Canal + pour l'exclusivité des droits de retransmission de la L1. Beaucoup trop cher pour le spectacle proposé, martèlent les responsables de la chaîne cryptée, qui font valoir que la L1 - archi dominée par l'Olympique lyonnais depuis six ans - manque cruellement de tout ce qui fait le sel de ses concurrents européens : du spectacle, des buts, du suspense et des stars. «Nous valons au moins 750 millions par saison, et de toute façon, Canal + ne peut pas se passer du foot», répondent les footballocrates, emmenés par Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique lyonnais et chantre du libéralisme appliqué au ballon rond.
Les cartes de Frédéric Thiriez vont être examinées à la loupe : le président de la Ligue, avocat de profession, devrait avoir composé un appel d'offres aux petits oignons. On parle d'un découpage des droit