Neuf manuscrits d'André Breton Vente Sotheby's, 21 mai, exposition aujourd'hui et demain, galerie Charpentier, 76 rue du faubourg saint-Honoré, 75008. 01 53 05 53 05. «Grands» surréalistes Galerie Daniel Malingue, 26 avenue Matignon, 75008. 01 42 66 60 33. Jusqu'au 14 juin. Catalogue sur demande.
C'est un trésor, de vingt pages, que Sotheby's met aux enchères mercredi. A l'été 1924, à Lorient, André Breton entame son Manifeste du surréalisme qui va révolutionner la sensibilité de l'époque. Ce que Sotheby's appelle avec un brin d'emphase «le traité d'esthétique le plus célèbre du XXe siècle». Ce document n'est pas un inconnu : exposé en 2002 à Beaubourg, il a été exploité par Marguerite Bonnet pour l'édition complète de la Pléiade. Il provient de Simone Kahn, alors épouse d'André Breton. Compter un demi-million d'euros.
Et une probable controverse, car la famille et Sotheby's ont choisi de démembrer l'ensemble des manuscrits de cette première édition de 1924, laquelle comprenait, à la suite du Manifeste, un recueil de poèmes intitulé Poisson soluble. Non sans raison, la maison de ventes souligne l'existence propre de ce texte fondateur aux yeux d'André Breton, qui le réédita trois fois à part.
On comprend d'autant moins le démantèlement, dans la même vente, du sous-ensemble que forme Poisson soluble : le manuscrit complet des poésies et les sept cahiers d'écriture automatique et de papiers découpés qui alimentèrent leur rédaction, vendus un par