Les Français ne voient qu'un incident de parcours dans le non irlandais du 12 juin au traité de Lisbonne, le texte remplaçant le projet de Constitution européenne qu'ils ont pourtant eux-mêmes enterrés en mai 2005. Ils ne sont en effet que 24 % à souhaiter un abandon pur et simple de Lisbonne, alors que 44 % estiment que l'Irlande doit revoter sur le traité «complété par des dispositions répondant mieux à leurs attentes». 26 % sont même plus radicaux en appelant à adopter Lisbonne sans l'Irlande. Pour les Français, il n'est donc pas question que la verte Eire bloque à elle seule l'Union. C'est l'un des enseignements forts du sondage commandé par Libération et réalisé par Viavoice (1). Voilà qui confortera Nicolas Sarkozy, qui s'apprête à exercer, à compter du 1er juillet la présidence tournante de l'UE, dans sa volonté de poursuivre le processus de ratification (19 Etats membres sur 27 l'ont déjà mené à terme) afin d'isoler l'Irlande et l'amener ainsi à changer d'avis. Néanmoins, 52% - contre 42% - de l'échantillon sondé considèrent que l'incident irlandais «va vraiment compliquer le travail» du chef de l'Etat pendant sa présidence de l'Union. De fait, son agenda est bouleversé puisqu'il va devoir passer une partie de son temps à essayer de régler cette énième crise institutionnelle. Ainsi, dès le 11 juillet, il sera en Irlande.
Notre sondage montre aussi que les Français attendent de l'Europe plus d'interventions dans leur vie quotidienne. Là aussi, Nico