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Libération

Un échange mal partagé

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Allégresse contre tristesse : hier, l'épilogue de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah au Liban a été vécu différemment de part et d'autre.
publié le 17 juillet 2008 à 4h20

Recueillement en Israël, fête nationale au Liban. L'échange, hier, des restes de deux soldats israéliens enlevés par le Hezbollah en juillet 2006 contre cinq prisonniers libanais et 200 dépouilles de combattants arabes, a été vécu de façon radicalement différente dans les deux pays.

En Israël, toute la procédure d'échange, opérée sous l'égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a été retransmise en direct à la télévision. Les familles des deux soldats attendaient chez elles, à la maison, entourées de proches, voisins et inconnus, qui avaient allumé des bougies. Beaucoup ont éclaté en sanglots à la vue des cercueils. «C'était horrible. J'ai demandé à ce qu'on éteigne la télévision car je ne voulais plus regarder ça», a affirmé Zvi, le père d'Eldad Regev, depuis sa maison de Kiryat Motzkin. Malgré les interrogations sur le prix élevé payé par Israël pour récupérer deux corps, la grande majorité de l'opinion se félicitait que la règle d'airain de l'armée israélienne - ne jamais abandonner de soldat à l'ennemi - ait été respectée. Les célébrations du retour au Liban de Samir Kantar, le doyen des prisonniers d'Israël, ont suscité colère et amertume. «Je constate qu'au Liban, on célèbre officiellement la victoire pour accueillir Kantar, ce meurtrier qui a fracassé à coup de crosse le crâne d'Einat, 4 ans, et n'a jamais exprimé de regrets, s'est indigné Shimon Perès, le président israélien. Où est la victoire morale suprême? Ici, avec les