Comme un enfant qui apprend à marcher en se cassant la figure, la loi sur les déchets radioactifs s'est bâtie au fil de l'accumulation de connaissances sur leur dangerosité. Dans les années 50, ne sachant que faire des plus dangereux résidus, les scientifiques du Commissariat à l'énergie atomique n'hésitaient pas à les répandre au fond des océans. Et dans les années 70, ce qui se passe au Tricastin en atteste, on en planquait des moins dangereux sous des buttes de terre. Depuis, nous assure-t-on, c'est beaucoup plus sûr.
Quand on ne sait pas, on cherche. En matière de déchets radioactifs, rien n'est plus vrai. En 1991, le Parlement vote une loi, communément appelée loi Bataille (du nom du député socialiste qui l'a portée), qui vise à encadrer la recherche sur les déchets à haute activité et à vie longue. Cette loi entérine aussi la création de l'Agence nationale des déchets radioactifs (Andra) qui répertorie et surveille les colis de déchets. L'arsenal législatif s'étoffe avec la loi de juin 2006 qui prévoit un plan de gestion comprenant trois phases essentielles : le traitement des combustibles usés issus des centrales ; le conditionnement de ceux qui ne peuvent être recyclés ; l'entreposage, les déchets ne pouvant être stockés définitivement en surface sont placés dans un stockage réversible en couche géologique profonde.
En 2006 aussi, l'Autorité de sûreté nucléaire devient le gendarme incontesté des activités nucléaires. Répartie sur tout le territoire, elle surveille les