Quinze euros par jour. Pour ne pas dire 450 par mois. Pour ne pas dire 100 à 120 000 euros (uniquement pour le bâti). Et pour ne pas dire une quarantaine d'années d'endettement (presque toute une vie professionnelle). Un bon «plan com», pour Christine Boutin, qui ne cesse de s'enthousiasmer. Pour Jean-Baptiste Eyraud, du DAL, un vrai danger : «On a vu ce que le surendettement avait donné aux Etats-Unis, avec la crise des subprimes.» L'idée de la ministre ? Permettre à des primo-accédants, dont le ménage gagne entre 1500 et 2000 euros net par mois (donc peu solvables), d'acquérir «en deux temps» le bâti puis le foncier, comme le stipule la «charte pour la primo accession en maison pour 15 euros par jour». La maison doit faire 85 m2 et le terrain 250.
Dans un premier temps, le nouveau propriétaire ne rembourse que la maison, sur une durée de vingt à vingt-cinq ans. En attendant, ce sont les organismes du 1 % logement (les quatre milliards d'euros versés par les entreprises) qui s'occupent du portage financier. Ensuite, il faut rembourser le terrain. Pour y parvenir, les candidats sont priés de s'adresser aux banques et professionnels partenaires pour obtenir leur projet clef en main. Pour éviter que la construction ne coûte trop cher, l'Etat accorde généreusement une TVA à 5,5 %. C'est le «seul point positif» du projet, estime Marie-Noëlle Lienemann (PS). Christine Boutin a déjà lancé le mouvement. Cinq mille maisons à quinze euros doivent pousser