Quinze euros par jour, c'est pas cher. Mais c'est tout de suite moins alléchant s'il faut ajouter une grosse facture de gasoil ou d'essence. Pour trouver des terrains à des prix attractifs - afin de ne pas dépasser les quinze euros par jour - il faudra parfois aller loin, très loin dans la périphérie des grands pôles urbains. Un budget non négligeable si on travaille en centre-ville, alors que le baril flambe. «La recherche de terrains à moindre coût pour accueillir ces maisons risque de contribuer à l'étalement urbain», craint ainsi la fédération France Nature Environnement (FNE).
Une politique qui menace l'environnement, car construire des logements implique des lotissements, des routes, des centres commerciaux. La FNE craint aussi que les matériaux ne soient pas très écologiques et l'isolation mal faite, conduisant à de grandes dépenses en chauffage l'hiver. «Nous n'avons pas d'assurance qu'il en sera autrement», regrette Arnaud Gossement, porte-parole de la FNE. Pour l'Ordre des architectes, la construction de lotissements renverrait à «une vision archaïque» de l'habitat populaire, et irait à l'encontre des discours vertueux sur le développement durable et la préservation des paysages. Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre du Logement (PS), craint que sans ciblage géographique, les ménages modestes s'installent dans «des secteurs en déclin». D'autres, comme Jean-Baptiste Eyraud, du Droit au logement (DAL), redoutent une forme de ghettoïsat