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Libération

1 Afghanistan

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publié le 28 août 2008 à 4h45

Ce qu'il a dit. «Nos soldats sont tombés pour protéger la France, pour protéger les Français de la menace directe du terrorisme.»

Ce qu'il en est. Dix jours après la mort de 10 soldats français, Nicolas Sarkozy a justifié le renforcement de la présence militaire française en Afghanistan, annoncé en avril, en contradiction avec ses promesses de campagne. Ces 700 soldats supplémentaires, envoyés à la demande des Etats-Unis, ont été postés dans l'est du pays pour lutter contre les talibans, qui ne cessent de monter en puissance depuis 2005. Paris entre donc de plain-pied dans la guerre contre les talibans et il est fort possible que l'embuscade meurtrière du 18 août ne soit pas la dernière. Pour l'instant, la présence ne fait pas trop débat. Pour l'instant. «Ils sont tombés au service d'une cause juste [.] dans un pays martyrisé par une barbarie obscurantiste», a plaidé le Président. Bref, un combat mené au nom des valeurs. Il a aussi agité la menace d'une «recrudescence du terrorisme» sur le sol français pour écarter toute perspective de retrait, qui serait interprété comme un encouragement par les talibans et Al-Qaeda et qui déstabiliserait le Pakistan, doté de «l'arme nucléaire», a-t-il rappelé. Scénario apocalyptique qui ne remet pas en cause la stratégie militaire suivie, alors que selon tous les experts cette guerre n'est pas gagnable. Du moins pas sans un travail de «débauchage» au sein des tribus pachtounes, majoritaires dans le pays et au sein de