Déprimés, les cadres? Pas si sûr. A en croire le sondage CSA réalisé à la demande de la CFDT Cadres à l'occasion de son quarantième anniversaire et publié en avant-première dans Libération, cette partie de la population active serait moins malheureuse que le discours ambiant le laisse penser. A 85%, les cadres se disent ainsi satisfaits de leur travail, plébiscitant en particulier leur autonomie, l'intérêt de leur métier ou la liberté d'initiative.
Des résultats loin du burn-out généralisé que certains prédisent au monde de l'encadrement, et qui ne surprennent pas François Vatin, professeur de sociologie du travail à l'université Paris-X: «Le discours sur la souffrance au travail des cadres a été monté en épingle de façon excessive. L'idée d'une grande déprime est infondée.» Un sentiment partagé par François Fayol, secrétaire général de la CFDT Cadres: «Ce sondage confirme ce que nous observons depuis plusieurs années. En gros, les cadres sont satisfaits dans leur sphère immédiate, sorte d'environnement "sécurisé" constitué de leur projet et de leurs collègues proches».
Ce qui ne signifie pas, pour autant, que tout est rose au pays des cols blancs. Car «dès que la sphère s'élargit, sur des thèmes comme la reconnaissance, les rapports hiérarchiques ou les possibilités d'évolution, le taux de satisfaction est beaucoup moins important.»
Un mécontentement qui renvoie à une dichotomie de plus en plus marquée au sein du monde de l'encadrement, ent