Hier soir, la pandémie de grippe A ne débordait pas, restant cantonnée à deux foyers principaux : le Mexique où la situation est stable, et les Etats-Unis. Les autres foyers secondaires sont de très faible importance, à l'exception de l'Espagne en raison de ces liens forts avec l'Amérique latine. Pour le reste, toujours aussi peu de cas dans les pays du Sud et en Asie. Devant ces données rassurantes, faut-il alimenter un discours qui commence à courir, disant «que tout cela est bien exagéré»?
Tempo. Ce week-end, un des directeurs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a expliqué que «l'on ne sait toujours pas à quel point la pandémie de grippe A peut être grave ou bénigne». Le directeur du centre de contrôle des maladies d'Atlanta s'est montré encore plus clair. «Il y a des signes encourageants qui indiquent que le nouveau H1N1 n'est pas plus dangereux que le virus de la grippe saisonnière.»
L'alerte est-elle disproportionnée ? «La gestion d'une pandémie se fait dans la durée. La première qualité, c'est la patience», fait remarquer le professeur Jean-Philippe Derenne, chef de service de pneumologie à la Pitié-Salpêtrière. Au-delà des moyens engagés, tout le problème est de trouver le bon tempo. Le passage rapide au stade 5, c'est-à-dire celui d'une pandémie imminente, décrété mercredi par l'OMS, a sonné la riposte mondiale. Trop fortement ? «Peut-être, poursuit Jean-Philippe Derenne. Mais ce message était nécessaire, car il était d