Un rebondissement spectaculaire dans l’affaire de l’explosion au port de Beyrouth en 2020 survient avec le retour surprise et en fanfare de Tarek Bitar, chargé de l’enquête. Le juge a décidé lundi de reprendre son instruction par l’inculpation du procureur général et de sept autres personnes dont trois magistrats. Une première dans l’histoire du Liban. Le parquet libanais a réagi mardi en rejetant les décisions du magistrat, contestant son autorité à lancer ces inculpations. Un nouvel imbroglio politico-judiciaire s’engage autour d’une affaire révélatrice des défaillances de l’Etat libanais et qui en a connu déjà bien d’autres depuis plus de deux ans.
L’enquête sur l’explosion dévastatrice du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth, qui avait fait près de 220 morts et détruit des quartiers entiers de la capitale, était suspendue depuis plus d’un an. Les pressions politiques et entraves à la justice visant à étouffer l’affaire et à en écarter Tarek Bitar s’étaient multipliées de toutes parts. La catastrophe provoquée par le stockage sans précaution depuis des années de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium dans un entrepôt au port implique la responsabilité d’anciens ministres, députés ou responsables de la s