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Libération
Reportage

A Dacca, la jeunesse bangladaise en gardienne de la révolution

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Qu’il s’agisse de garantir l’ordre ou de déterminer l’avenir du pays, les étudiants qui ont fait tomber Sheikh Hasina sont devenus incontournables. Le gouvernement intérimaire de Muhammad Yunus s’adresse à eux en priorité.
A Dacca, de jeunes manifestants demandent la tenue d'un procès pour l'ancienne Première ministre Sheikh Hasina, le 13 août 2024. (Rajib Dhar/AP)
par Côme Bastin, envoyé spécial à Dacca
publié le 14 août 2024 à 16h44
(mis à jour le 15 août 2024 à 7h00)

Seize ans de règne sans partage évaporés en une journée. Emportés par le soulèvement des étudiants, les symboles de l’ère Hasina ont disparu. Sa résidence, au centre de Dacca, a été ravagée ; les locaux, les archives et le musée liés à son parti, la Ligue Awami, ont été incendiés ; même des statues de son père, Sheikh Mujibur Rahman, ont été déboulonnées. Longtemps auréolé du combat pour l’indépendance envers le Pakistan, qui donna naissance en 1971 au Bangladesh, celui-ci n’a pas trouvé grâce aux yeux des manifestants. «La révolution n’est pas un dîner de gala», rappellent les graffitis sur les murs de la capitale.

Depuis l’arrivée du prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus, plébiscité par la jeunesse pour diriger un gouvernement temporaire, l’humeur a changé dans la capitale. Harcelé par Sheikh Hasina il y a peu, soutien de la première heure des manifestations étudiantes, l’économiste de 84 ans est revenu dans son pays jeudi en homme providentiel. «Muhammad Yunus est quelqu’un d’incroyable, juge le leader étudiant Abdullah Ruhel, sur le campus de l’universit