«Sortez-nous de là !» Les hommes hurlent, les femmes implorent et les enfants pleurent. Le groupe d’une vingtaine de personnes avance à pied vers le sud de Gaza. Chargés de baluchons, de couvertures, de glacières ou de bidons d’eau, ils fuient les bombardements, sans trouver refuge. «Je suis Egyptien ! Mon père est Egyptien», crie le jeune père de famille en tête de la marche. Il veut traverser la frontière et rejoindre l’Egypte. La vidéo d’une vingtaine de secondes diffusée mardi résume le sort de centaines de milliers d’habitants de l’enclave palestinienne pilonnée par Tsahal, en quête de survie. Des scènes de l’exode des civils ont été tournées par Motaz, un jeune «reporter» gazaoui, qui documente sur les réseaux sociaux les horreurs de la guerre.
«Depuis la rupture de la trêve, chaque jour est plus épouvantable que la veille», dit un habitant de Khan Younès, joint brièvement par téléphone. La férocité de l’offensive israélienne ces dernières quarante-huit heures dans le sud de Gaza sème la terreur et la mort, en particulier dans la ville de plus de 400 000 habitants, qui partent désormais plus au sud encore. Mardi, les autorités militaires israéliennes affirmaient que leurs troupes se trouvaient «au cœur de Khan Younès». «Nous avons reçu l’ordre des Israéliens d’évacuer des centaines de milliers de personnes, qui ont déjà été déplacées une première fois du nord vers le sud», indique