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A Gaza, «on tente de rassurer les petits alors qu’on est nous-mêmes terrorisés»

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Les habitants de l’enclave palestinienne craignent un blocus total et d’autres frappes en représailles à l’attaque massive du Hamas samedi en Israël. Le dernier bilan fait état de 900 morts israéliens et plus de 600 victimes palestiniennes.

Après un bombardement à Gaza, lundi 9 octobre. (Mahmud Hams/AFP)
Publié le 09/10/2023 à 21h38

La sorcière électricité dicte le sort des habitants de la bande de Gaza. «Dès que le courant revient et donc Internet, je vous fais signe», nous assurait dans un message vocal Shatha lundi, dans la matinée. «La situation est vraiment très difficile», disait la jeune femme depuis le sud de l’enclave palestinienne, qui à cette heure n’avait pas encore été touchée par les frappes israéliennes. «Mais il vient d’y avoir un massacre dans la rue ­Al-Tarnas, celle du marché à ­Jabalia, une cinquantaine de morts», rapportait-elle au sujet de la localité surpeuplée, qui venait de subir un bombardement massif de l’aviation israélienne. «On dirait que c’est bien pire qu’en 2021 !» ajoutait Shatha, qui ne réussira pas à retrouver le réseau.

L’enclave est en proie depuis samedi après-midi à une succession de frappes massives, en représailles à l’attaque surprise du Hamas en ­Israël, terrestre, aérienne et maritime, le même jour à l’aube. Heure par heure, le bilan s’alourdit des deux côtés de la frontière. Lundi soir, on comptait au moins 900 morts côté israélien et pas loin de 600 du côté palestinien. Par ailleurs, une centaine d’otages israéliens sont aux mains du Hamas qui,