La Défense civile de Gaza a fait état de la mort de vingt personnes dans l’accident d’un camion de vivres qui s’est retourné sur la foule dans la nuit de mardi à mercredi 6 août. «Le camion s’est renversé alors que des centaines de civils attendaient de l’aide alimentaire dans la zone de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza», a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
«Le camion avait été contraint par l’armée israélienne d’emprunter des routes dangereuses, qui avaient auparavant été bombardées» et était en mauvais état, a-t-il expliqué. «Malgré la récente autorisation limitée de quelques camions d’aide, l’occupant [Israël, ndlr] entrave délibérément le passage sûr et la distribution de cette aide. Elle oblige les conducteurs à emprunter des itinéraires surchargés de civils affamés qui attendent depuis des semaines les produits de première nécessité», a accusé dans un communiqué ce mercredi matin le gouvernement de Gaza, sous l’autorité du Hamas. Ce «comportement délibéré et criminel se solde souvent par des foules désespérées qui se ruent sur les camions et s’emparent de leur contenu par la force», a expliqué le gouvernement, faisant lui aussi état de 20 civils tués et de dizaines de blessés. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a indiqué vérifier ces informations.
«Augmenter l’aide humanitaire»
Mardi matin, le Cogat, un organisme israélien en charge de l’administration civile à Gaza, a autorisé l’entrée partielle des marchandises privées de manière «contrôlée et progressive» pour «augmenter» l’aide «tout en réduisant la dépendance à l’égard de […] l’ONU et des organisations internationales». Un nombre limité de commerçants locaux pourront mettre à disposition «des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d’hygiène» sous réserve «d’un contrôle de sécurité rigoureux», avait détaillé le Cogat.
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Israël a assoupli fin mai le blocus humanitaire qu’il avait imposé début mars au territoire, totalement dépendant de l’aide internationale, mais les quantités autorisées à entrer, par voie terrestre ou largages aériens, sont jugées insuffisantes par l’ONU. Les rapporteurs spéciaux de l’ONU ont par ailleurs appelé mardi à la dissolution immédiate de la controversée Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par Israël et les Etats-Unis, qui a commencé à distribuer de l’aide en mai et donné lieu à des scènes meurtrières lors des distributions d’aide.