Sur la petite place qui fait face à l’imposant bâtiment néogothique de la Cour royale de justice, juste à côté de la statue de l’écrivain et critique du XVIIIe siècle Samuel Johnson, un petit barnum rouge et une estrade ont été installés. «Si Julian Assange est extradé, l’effet dissuasif sera énorme, lance au micro Rebecca Vincent, directrice des campagnes de l’ONG Reporters sans frontières (RSF). Cela affectera les médias partout dans le monde.» Il est 9h30 à Londres, ce mardi 20 février, et une petite foule se presse déjà pour afficher son soutien au fondateur de WikiLeaks. Le visage de l’Australien s’affiche sur des tee-shirts, des autocollants, des pancartes appelant à sa libération. Sous le barnum, on aperçoit son père, John Shipton. Sa femme, Stella Assange, est là aussi, elle s’est brièvement exprimée : «Julian a besoin de sa liberté et nous avons tous besoin de la vérité.»
Jusqu’à 175 ans de prison
L’intéressé, lui, est souffrant, annonce une heure plus tard l’un de ses avocats, Edward Fitzgerald, à l’ouverture des débats ; il ne pourra pas assister à l’audience. Une audience durant laquelle deux juges de la Haute Cour doivent examiner son ultime demande d’appel contre son extradition vers les Etats-Unis,