Loin du front du Donbass, une autre bataille s’éternise au Congrès américain, dont l’issue pourrait bien décider du sort de l’Ukraine, et de la crédibilité des Etats-Unis. Elle oppose les membres de la mince majorité républicaine à la Chambre des représentants, pour les deux tiers opposés à une aide militaire à Kyiv, un président républicain de la chambre, le speaker Mike Johnson, en butte aux attaques des extrémistes de son propre parti hostiles à tout compromis, une aile gauche démocrate furieuse du soutien inconditionnel accordé à un autre allié, Israël, dans sa guerre à Gaza, et bien sûr, le candidat Donald Trump, qui prêche le retrait isolationniste auprès d’une opinion déboussolée par la désinformation et de plus en plus lasse des engagements internationaux des Etats -Unis.
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Joe Biden, sans illusions, a tenté en février dernier de trancher ce nœud gordien en soutenant un projet de loi de financement militaire de 95 milliards de dollars (90 milliards d’euros) à l’Ukraine et à Israël. Votée facilement par le Sénat, avec l’appui de 22 républicains, cette aide conjointe a provoqué un tollé dans les rangs républicains de la Chambre et n’a même pas été présentée au vote par Mike Johnson, lui-même menacé des foudres de l’extrême droite de son parti dans l’hémicycle. Après sa rencontre à la Maison Blanche du même Johnson avec Joe Biden, le 27 février, le pèlerinage contrit de Mike Johnson chez Donald Trump, à Mar a Lago, le 12 avril, semble pourtant avoir débouché sur une