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Violences sexuelles

Pédocriminalité : le prince Andrew sera-t-il protégé par un accord entre Epstein et son accusatrice?

Affaire Epstein, un scandale américaindossier
L’accord financier scellé en 2009 entre Jeffrey Epstein, accusé de crimes sexuels et mort en prison en 2019, et l’une de ses victimes, Virginia Giuffre, pourrait protéger le prince Andrew accusé de viol. Le juge fédéral de Manhattan doit statuer ce mardi.
Le prince Andrew lors d'une conférence de presse devant la Royal Chapel of All Saints à Windsor, le 11 avril 2021. (Steve Parsons/AP)
publié le 3 janvier 2022 à 21h25

Le fils de la reine Elizabeth II épargné de poursuites judiciaires ? Accusé de viol et d’agressions sexuelles par l’Américaine Virginia Giuffre, le prince Andrew pourrait être protégé par l’accord financier scellé en 2009 entre cette dernière et le financier et pédocriminel Jeffrey Epstein. Selon l’accord rendu public ce lundi par le tribunal fédéral de Manhattan, tout «autre accusé potentiel» pourrait être protégé des accusations de crimes sexuels. Par ce règlement, Virginia Giuffre avait touché 500 000 dollars. Jeffrey Epstein, lui, mort en prison en 2019, était épargné d’une action en justice.

Le deuxième fils de la reine d’Angleterre et ami d’Epstein, accusé par la même Virginia Giuffre d’abus sexuels, pourrait donc lui aussi profiter de cet accord. Le duc d’York est visé par une plainte au civil déposée à New York en août par Virginia Giuffre pour des «agressions sexuelles» commises en 2001, quand elle avait 17 ans.

Des allégations niées

Les avocats du prince Andrew, 61 ans, ont tenté à plusieurs reprises de bloquer cette plainte, en affirmant que l’accord financier de 2009 pouvait s’étendre au fils de la reine Elizabeth. Si le nom ou le titre royal du duc d’York ne sont pas cités, ses avocats avancent que la plainte de Virginia Giuffre n’est pas fondée en droit. La plainte, qui vise à obtenir des dommages et intérêts d’un montant inconnu, n’a toutefois rien à voir avec une procédure pénale et le prince Andrew, qui a toujours nié «catégoriquement» ces allégations, n’est pas poursuivi pour crimes sexuels.

Une audience en visio-conférence entre le le juge fédéral de Manhattan Lewis Kaplan et les avocats des deux parties doit déterminer mardi s’il convient ou non d’écarter la plainte. Le 31 décembre, le juge a d’ores et déjà rejeté une autre demande en nullité formulée par le prince Andrew, au motif que Virginia Giuffre ne pourrait pas agir en justice aux Etats-Unis car elle «réside» en Australie. Si tous les recours d’Andrew échouent, un procès civil pourrait se tenir «entre septembre et décembre» 2022, avait laissé entendre à l’automne le juge Kaplan.

Pour sa part, l’ex-mondaine britannique Ghislaine Maxwell, compagne et complice d’Epstein pendant près de 30 ans, a été reconnue coupable le 29 décembre à New York de trafic sexuel de mineures au profit du financier. Virginia Giuffre, qui n’était pas plaignante au procès Maxwell, s’est félicitée de ce jugement et a dit espérer que d’autres «rendent des comptes».