«Le terme d’orientation sexuelle est vaste et peut contenir la pédophilie et la zoophilie […]. Comment s’est-il retrouvé dans notre Code pénal ? Je vous invite à signaler tous les comptes [sur les réseaux sociaux] des woubis», a lancé l’influenceur ivoirien Ibrahim Zigui à ses 249 000 abonnés TikTok, le 24 août. Trois jours auparavant, sur une autre vidéo vue plus de 1,7 million de fois avant d’être supprimée, celui qui se fait surnommer «le général Makosso» et qui se présente comme un révérend lié à l’Eglise évangélique américaine appelait à «la chasse au woubis». «En Côte-d’Ivoire, les woubis se sentent trop sereins. […] Quand on va dire : la chasse est ouverte, vous n’allez pas y croire. […] Vous n’allez pas apprécier ce qui va venir, c’est pas bon !» se réjouissait-il.
Depuis bientôt deux mois, la Côte-d’Ivoire est secouée par une virulente campagne homophobe et transphobe menée par des influenceurs religieux et des personnalités ivoiriennes contre les «woubis» – un terme dérivé d’un argot particulier, le woubikan, utilisé dans le pays par la communauté homosexuelle. Ce mot désigne alors les «atypiques» (homosexuels efféminés, passifs lors des relations sexuelles) et les femmes transgenres, mais son usage a été détourné et s’utilise désormais de manière péjorative pour