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RDC

A Goma, la «slamothérapie» contre le tumulte de la guerre

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Alors que les combats qui opposent l’armée congolaise aux rebelles du M23 font rage à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu du Nord-Kivu, de jeunes slammeurs continuent de scander leurs textes.
Un rappeur parmi les slammeurs, lors d'une Goma Slam Session, à Goma, au Nord-Kivu, le 18 novembre. (Paul Lorgerie)
publié le 23 novembre 2022 à 9h13

Il faut se faufiler dans une rue étriquée du quartier de Katindo pour tomber sur un portail rouge. Derrière, l’espace Slam de la ville de Goma. Là, se pressent des dizaines de jeunes Congolais, casquettes américaines sur la tête, vêtus de baggy et chemises trop grandes, ou plus sobrement de Converse et de pulls rayés. «Goma slam ?» s’égosille Onèsine Kalipi, l’animateur. «Session !» lui répond en chœur le public. Qu’importe la guerre toute proche, les coulées de laves du volcan Nyiragongo voisin, ou les épidémies qui frappent le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Chaque dernier vendredi du mois, Francisca, Osée, Gauthier et d’autres viennent déclamer leurs dernières productions, a cappella ou accompagnés, en battle ou bien rappé, lors des Goma Slam Session.

Muripuko, «autour du feu» en swahili (langue parlée dans beaucoup de pays d’Afrique de l’Est), est le nom d